2017/06/14

L’œil de Dieu



Depuis des années, dès que le printemps arrive, j’saute dans mes ‘Birks’ pour ne plus les quitter qu’à l’approche de l’hiver.

Or, cette année, il me reste deux paires relativement usées que je ne compte pas changer mais, hier, après-midi, passant devant un magasin de chaussures affichant une enseigne Birkenstock, je me suis arrêté pour voir le prix et les nouveautés, ce qui ne m’était pas arrivé depuis l’an dernier.

Or, le soir en me promenant dans le chantier où se trouve à sec mon voilier, voilà t’il pas qu’une douleur me surprend au pied droit … Une tige de fer rouillée avait traversé ma ‘Birk’ et s’était enfoncé dans mon talon !!



Je fais ce qu’il faut pour soigner la plaie, assez minime d’ailleurs. Puis, étant donné ma situation, je viens à penser que ce ne serait pas le moment d’attraper le tétanos. Parano si vous voulez, mais angoisse bien réelle pour le coup.

La nuit se passe bien et je déjeune d’une pomme de terre cuite avec une barquette d’épinards hachés cuits à l’eau avec huile d’olive. Voilà pas que, dans les épinards, je trouve une petite tige de plastique vert de trois centimètres environ.



Enfin, une heure après, petite douleur au talon, et après un coup d’œil, petite rougeur autour, ce qui me décide à voir un médecin pour faire une injection préventive d’immunoglobuline …

Comme quoi, tout ce qui m’arrive pour le coup était connu d’avance, sans aucun doute. Ma ‘Birk’ traversée et l’aiguille du vaccin. Impossible de douter, de nier l’évidence, non ?

Alors, quand je lis que Google est fier de décrypter nos actions, quand je vois quelle importance est donnée par les dirigeants à la surveillance des individus, laissez-moi rire de leurs enfantillages !!


D’ailleurs, cet hiver en Grèce, j’ai été par deux fois l’instrument de Dieu, une fois pour bénir et une fois pour punir. Je vous raconterai ça peut-être un de ces quatre …

M'enfin, les amis, ne croyez pas que rien ne se fait sans que Dieu le sache à l'avance ainsi que je l'ai déja expliqué ...

Jah Bless - Baruch Hachem




2017/06/12

Avanti ! Kadima ! En Marche !



Thierry Meyssan



Dés sa victoire annoncée, le président démocratiquement élu Emmanuel Macron instaure une distance entre lui et le peuple. Refusant tout bain de foule, il traverse longuement, seul, la cour du Louvre où ses supporters se sont rassemblés.

L’équipe du président français élu, Emmanuel Macron, est parvenue à placer les Français sous hypnose. Elle a fait élire son poulain avec deux-tiers des suffrages exprimés ; un jeune homme de 39 ans seulement, dont le parti a été créé sur Internet, il y a tout juste un an, et qui ne s’était jusque là jamais présenté à la moindre élection.

Ce tour de force a été réalisé par l’équipe de Steele & Holt, une mystérieuse société, dont le nom fait référence au feuilleton télévisé Remington Steele, une histoire policière où la directrice d’une agence de détectives demande à un voleur (Pierce Brosnan) de jouer le rôle de son patron pour lui servir de couverture

Ne cherchez pas qui se cache derrière ce cabinet. Vous ne trouverez rien. Sinon que ses deux principaux clients sont AXA et la famille Rothschild. Qu’Emmanuel Macron ait travaillé pour les Rothschild, tout le monde le sait, qu’ils aient organisé son parti, c’est un secret bien gardé. Quant à l’assureur AXA, il est présidé par Henri de La Croix cinquième duc de Castries, par ailleurs président du think tank de l’Otan (le groupe de Bilderberg), de l’Institut du Bosphore (le think tank de la Turquie) et, en France, de l’Institut Montaigne (un think tank de droite).

Henry Kissinger avait d’ailleurs invité Macron à la réunion annuelle du Bilderberg, en 2014, aux côtés de François Baroin et de Christine Lagarde.

L’Institut du Bosphore a permis d’identifier et de corrompre diverses personnalités de droite et de gauche qui ont apporté leur soutien à Macron.

C’est dans les locaux de l’Institut Montaigne que se sont tenues les premières réunions du nouveau parti, dont le siège social a été déclaré à l’adresse personnelle du directeur de l’Institut.

Kadima !


Le nom du nouveau parti, En Marche !, a été choisi pour avoir les mêmes initiales que son candidat. Sinon, il se serait appelé En Avant !. En hébreu : Kadima !. Lorsqu’on avait fait remarquer au vieux général Ariel Sharon que le nom de son nouveau parti évoquait le journal de Mussolini (Avanti !), il répliqua que pas du tout. En Avant ! était l’ordre qu’il donna lors de chacune de ses équipées solitaires, par exemple lorsqu’il envahit Beyrouth contre l’avis de son état-major militaire.

Kadima ! et En Marche ! sont des partis centristes rassemblant des personnalités de droite et de gauche —c’est bien connu, Ariel Sharon était un « centriste »—. Il avait créé son parti pour rompre avec Benjamin Netanyahu : Sharon était un colonialiste qui souhaitait créer un État palestinien sur le modèle des Bantoustans sud-africains. L’apartheid était, selon lui, le seul moyen de préserver Israël. Au contraire, Netanyahu est un talmudiste. Il se refuse à admettre l’idée de partager la Palestine avec des goyim. Pour lui, il faut les expulser à défaut de pouvoir les exterminer.

On apprendra sûrement par la suite pourquoi Macron voulait rompre avec le Premier ministre socialiste, Manuel Valls. Il suffit d’observer pour le moment l’insistance avec laquelle celui-ci tente de rejoindre En Marche ! et la désinvolture avec laquelle Macron le repousse pour observer qu’il existe un grave conflit entre eux.


Le fascisme en marche

Pour lancer Macron, Steele & Holt —c’est-à-dire l’Otan et les Rothschild— s’est appuyé sur les anciens réseaux pro-US de la Fondation Saint-Simon. Ensemble, ils ont mis en scène le « péril Le Pen », de sorte que beaucoup d’électeurs intimement opposés à Macron ont cependant voté pour lui de peur d’une possible victoire de la « bête immonde ». N’ayant pas grand-chose à reprocher à Marine Le Pen, ils l’ont accusée des crimes de son père et de bien d’autres encore.

Cette manipulation atteste que, dans la « société du spectacle », la forme est plus importante que le fond. Quelles sont en effet les caractéristiques du fascisme ? La fin de la lutte des classes grâce au corporatisme qui réunit patrons et ouvriers dans les mêmes organisations, la fin de la dialectique droite-gauche grâce à un parti unique, et par voie de conséquence, la fin de toute opposition par l’usage de la force.

Alors que la première de ces trois caractéristiques aurait pu être appliquée à la vision de Jean-Marie Le Pen, aucune ne peut l’être à celle de sa fille, tandis que les deux premières peuvent l’être à celle d’Emmanuel Macron. Il est soutenu par tous les grands patrons du CAC40 aussi bien que par la CGT. Il ne remet pas en question la capacité des partis de droite et de gauche à défendre les valeurs dont ils se réclament, mais appelle les leaders de ces partis à le rejoindre dans le sien pour défendre leurs intérêts communs. À n’en pas douter, si les élections législatives se passent comme Macron l’espère, la destruction de l’opposition débutera. Au demeurant, l’unanimisme de la presse écrite aux côtés du candidat Macron et la campagne contre les sites internet contestataires donnent un avant goût de ce qui se prépare.

L’Histoire se répète : en 1940, les Français soutinrent Philippe Pétain pour se préserver du nazisme, mais c’est Pétain qui installa le fascisme. En 2017, ils ont voté Macron pour se protéger du fascisme et c’est lui qui l’instaurera.


Une campagne parasitée

Il est vrai que certains électeurs ont été perturbés à la fois par la personnalité inhabituelle des candidats et par l’usage par un camp de méthodes de propagande jamais utilisées en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

À l’âge de 15 ans, Emmanuel Macron a eu une relation sexuelle avec son professeur de théâtre de 23 ans son aînée, il n’a pas tardé à vivre avec elle, et l’a épousée 15 ans plus tard. Marine Le Pen a hérité de son père de la présidence de son parti qu’elle a d’abord nettoyé, puis dont elle l’a exclu. En termes psychanalytiques, le premier a donc épousé sa mère, tandis que la seconde a tué son père.

Surtout, l’équipe d’Emmanuel Macron n’a pas hésité à accuser ses rivaux des pires trahisons, sans aucune logique, sûre que les quotidiens régionaux et nationaux —qu’elle contrôle déjà dans leur totalité— n’oseraient pas émettre la moindre critique. Le candidat de la droite, François Fillon passe désormais pour un voleur alors même qu’aucune des accusations portées contre lui n’est vérifiée. Marine Le Pen est considérée comme l’incarnation du fascisme, alors qu’elle n’a jamais tenu les positions qui lui sont imputées.


Une victoire solitaire

Dès son élection annoncée, le président Macron a prononcé une brève allocution depuis son QG de campagne. Des banalités prononcées avec l’air grave de l’homme qui sent soudain le poids des responsabilités peser sur ses frêles épaules. Puis, il s’est offert un nouveau moment de théâtre avec ses partisans dans la cour du Louvre. Il a traversé Paris dans un cortège aux vitres fumées. Il a longuement traversé, seul, inaccessible, la cour du Louvre pour monter sur le podium dressé en son honneur. Là, aux pieds de la pyramide, tel Bonaparte, il a prononcé un nouveau discours, également fait de banalités, mais sur un ton enflammé, lui qui n’a jamais combattu par les armes. Enfin, il s’est entouré de sa famille et de quelques militants pour chanter La Marseillaise.

Contrairement à tous ses prédécesseurs, jamais durant cette soirée il n’a serré de mains. Jamais personne n’a été autorisé à l’approcher. Il n’a laissé aucune des personnalités politiques qui l’ont soutenu apparaître avec lui et partager sa victoire. Elles ne pourront toucher le prix de la trahison de leurs partis respectifs qu’en les trahissant à nouveau et en le soutenant lors des législatives de juin.

Ce n’est que lorsque le président Macron tiendra tous les rênes du pouvoir qu’il laissera les Français se réveiller. Il sera trop tard.

En avant, marche !


<<< Heil >>>



Nous assistons à un renversement historique en France où le spectre politique ancien vole en éclats et où une nouvelle fracture apparaît. Compte-tenu de l’intense propagande médiatique qui s’est abattue dans le pays, les Français ne perçoivent plus les repères essentiels et s’attachent à des lignes rouges qui n’existent plus. Pourtant, les faits sont clairs et certaines évolutions prévisibles.

A l’issue d’une campagne électorale très agitée, les Français ont sélectionné Emmanuel Macron (soutenu par les centre-villes) et Marine Le Pen (soutenue par les banlieues et les campagnes) pour le second tour de l’élection présidentielle.

D’ores et déjà presque tous les candidats vaincus, à l’exception de Jean-Luc Mélenchon —et ce n’est pas un hasard—, ont appelé à soutenir Macron qui devrait donc être facilement élu.

Les deux grands partis historiques qui ont gouverné la France depuis les débuts de la V° République, Les Républicains (ex-Gaullistes) et le Parti socialiste (ex-Jaurésiens) sont battus. Tandis qu’un nouveau venu, En Marche ! (surtout présent à l’Ouest d’une ligne Le Havre-Marseille), arrive sur la première place du podium face au Front national (implanté à l’Est de cette ligne).


Y a-t-il un candidat du fascisme ?

Dans l’Histoire de la France, ce n’est pas la première fois que ce clivage s’impose : d’un côté, un partisan de l’alliance avec ce qui paraît être la plus grande puissance du moment (les États-Unis), de l’autre, un mouvement en quête d’indépendance nationale ; d’un côté, la totalité de la classe dirigeante, sans exception notable, de l’autre, un parti fait de bric et de broc, composé massivement de prolétaires, dont les deux-tiers proviennent de la droite et un tiers de la gauche.

À l’évidence, le futur président français sera donc M. Macron ; un homme, issu de la Banque Rothschild & Cie, soutenu dès à présent par la totalité des chefs d’entreprises du CAC40.

Or, n’en déplaise à nos préjugés, l’unanimité des puissances d’argent est la caractéristique fondamentale des partis fascistes.

Cette unanimité du Grand capital s’accompagne toujours d’une unité de la Nation qui gomme les différences. Pour être égaux, il faut devenir identique. C’est ce que le président Hollande avait amorcé avec la loi du « Mariage pour tous », en 2012-13. Présentée comme établissant l’égalité entre les citoyens quelle que soit leur orientation sexuelle, elle posait de facto que les besoins des couples avec enfants sont les mêmes que ceux des couples gays. Il existait pourtant bien d’autres solutions plus intelligentes. L’opposition à cette loi suscita de très importantes manifestations, mais malheureusement sans porter aucune autre proposition et parfois mêlée à des slogans homophobes.

Identiquement, l’attentat contre Charlie-Hebdo fut célébré au son de « Je suis Charlie ! », et des citoyens osant affirmer « ne pas être Charlie » furent poursuivis en Justice.

Il est désolant que les Français ne réagissent ni devant l’unanimité du Grand Capital, ni face aux injonctions de recourir aux mêmes dispositifs juridiques et de professer les mêmes slogans. Au contraire, ils persistent à considérer comme « fasciste » le Front national actuel sans autre argument que son lointain passé.


Peut-on résister au candidat du fascisme ?

Les Français pensent majoritairement qu’Emmanuel Macron sera un président à la Sarkozy et à la Hollande, un homme qui poursuivra leur politique. Ils s’attendent donc à voir leur pays décliner encore et encore. Ils acceptent cette malédiction croyant ainsi évacuer la menace de l’extrême droite.

Beaucoup se souviennent qu’à sa création le Front national rassemblait d’une part les perdants de la Seconde Guerre mondiale et, d’autre part, ceux de la politique socialiste de colonisation de l’Algérie. Ils se focalisent sur les figures de quelques Collaborateurs avec l’Occupant nazi sans voir que le Front national d’aujourd’hui n’a absolument rien en commun avec ces gens-là. Ils persistent à tenir pour responsable du drame algérien le sous-lieutenant Jean-Marie Le Pen (le père de Marine) et à exonérer de leurs responsabilités les dirigeants socialistes de l’époque, particulièrement leur terrible ministre de l’Intérieur, François Mitterrand.

Nul ne se souvient qu’en 1940, c’est un ministre alors fasciste, le général Charles De Gaulle, qui refusa l’armistice de la honte avec l’Allemagne nazie. Cet homme, dauphin officiel du maréchal Philippe Pétain (qui était le parrain de sa fille), se lança seul dans la Résistance. Luttant contre son éducation et ses préjugés, il rassembla lentement autour de lui, contre son ancien mentor, des Français de tous horizons pour défendre la République. Il s’adjoint une personnalité de gauche, Jean Moulin, qui, quelques années auparavant, avait secrètement détourné de l’argent du ministère de la Marine et trafiqué des armes pour soutenir les Républicains espagnols contre les fascistes.

Nul ne se souvient qu’un collègue de De Gaulle, Robert Schuman, apposa sa signature à l’armistice de la honte, puis, quelques années plus tard, fonda la Communauté économique européenne (actuelle Union européenne) ; une organisation supra-nationale imaginée sur le modèle nazi du « Nouvel Ordre européen », contre l’Union soviétique et aujourd’hui contre la Russie.


Le modèle Obama-Clinton

Emmanuel Macron a reçu l’appui de l’ancien président états-unien Barack Obama. Il a réuni une équipe de politique étrangère composée des principaux diplomates néo-conservateurs et ne fait pas mystère de soutenir la politique extérieure des Démocrates US.

Barack Obama, s’il a présenté sa politique extérieure avec une rhétorique diamétralement opposée à celle de son prédécesseur, le Républicain George W. Bush, a dans la pratique marché en tous points dans ses pas. Les deux hommes ont successivement conduit le même plan de destruction des sociétés du Moyen-Orient élargi qui a déjà fait plus de 3 millions de morts. Emmanuel Macron soutient cette politique bien que l’on ne sache pas encore s’il entend la justifier par la « démocratisation » ou par la « révolution spontanée ».

Si lors de l’élection US, Hillary Clinton a été battue, Emmanuel Macron devrait être élu en France.

Rien ne prouve que Marine Le Pen sera capable de jouer le rôle de Charles De Gaulle, mais trois choses sont prévisibles :

- De même qu’en 1940, les Britanniques, ravalant leur dégoût, accueillirent De Gaulle à Londres, aujourd’hui les Russes soutiendront Le Pen.

- De même qu’en 1939, rares furent les communistes qui bravant les consignes de leur parti rejoignirent la Résistance, rares sont aujourd’hui les partisans de Jean-Luc Mélenchon qui franchiront le pas. Mais à partir de l’attaque nazie de l’URSS, c’est tout le Parti communiste qui soutint De Gaulle et forma la majorité de la Résistance. Il n’y a pas de doute que, dans les prochaines années, Mélenchon se battra aux côtés de Le Pen.

- Emmanuel Macron ne comprendra jamais les hommes qui résistent à la domination de leur patrie. Il ne comprendra donc pas les peuples du « Moyen-Orient élargi » qui luttent pour leur indépendance réelle autour du Hezbollah, de la République arabe syrienne et de la République islamique d’Iran.



(NE : Bien que je sois loin de partager beaucoup de conceptions de l'auteur de ces deux articles, 
          sa vision politique est extrèmement claire et juste, à mon sens.)


voir aussi:

https://francais.rt.com/france/39543-emmanuel-macron-menace-d-president-absolu





http://www.pravdareport.com/world/europe/30-05-2017/137871-putin_macron-0/

"Angela Merkel stated that Europe should relieve itself from dependence on America and take its own destiny in its own hands. Against this background, the move to invite Putin to Paris looks like Europe's first step towards the normalisation of relations with Moscow."



(NB : Eh ! On disait quoi ici-même il y a peu de temps ? 
Ah, oui, "l'ancien NWO" se réveille ! )


>>> Et d'ailleurs, s'il fallait la moindre preuve, le "nouveau NWO" s'en inquiète ...

"New European Order: Angela Merkel pledges to shape EU future in GERMANY'S image":

http://www.express.co.uk/news/world/804182/Angela-Merkel-European-project-Macron



"Intriguingly, Mr Macron's comments came just hours after Wolfgang Schäuble, the powerful German finance minister, sent out an identical message – saying the UK would find “open doors” in Brussels if it decided not to leave the EU."





>>> C'est peut-être bien le moment de rappeler le travail du Dr Rath, "The nazi roots of the EU" !!

Voir aussi les excellentes recherches de Henri Makow sur le Nazisme comme:








2017/06/07

Napoleon Bonaparte, Empereur




Plus tard, l'Empereur, parlant des moeurs de Paris 

et de l'ensemble de son immense population, 

énumérait toutes les abominations inévitables, disait-il, 

d'une grande capitale, où la perversité naturelle 

et la somme de tous les vices se trouvaient aiguillonnées à chaque instant 

par le besoin,  la passion, l'esprit et toutes les facilités du mélange et de la confusion ; 

et il répétait souvent que 

toutes les capitales étaient autant de Babylones.








Extraits des Mémoires rédigées par son Valet de Chambre


"55

Les royalistes, tout-à-fait oubliés depuis la pacification de la Vendée, reparaissaient sur l'horizon politique; c'était un accroissement de mon autorité ; je refaisais la royauté. C'était chasser sur leurs terres. Ils ne se doutaient pas que ma monarchie n'avait point de rapport à la leur. La mienne était toute dans les faits. La leur toute dans les droits. La leur n'était fondée que sur des habitudes, la mienne s'en passait, elle marchait en ligne avec le génie du siècle ; la leur tirait à la corde pour s'y retenir.


53
Mon autorité ne reposait pas, comme dans les vieilles monarchies, sur un échafaudage de castes et de corps intermédiaires, elle était immédiate et n'avait d'appui que dans elle-même, car il n'y avait dans l'empire que la nation et moi. Mais dans cette nation, tous étaient également appelés aux fonctions publiques; le point de départ n'était un obstacle pour personne, le mouvement ascendant était universel dans l'état : ce mouvement a fait ma force.

Je n'ai pas inventé ce système, il est sorti des ruines de la Bastille ; il n'est que le résultat de la civilisation et des mœurs que le temps a donné à l'Europe. On essayera en vain de le détruire; il se maintiendra par la force des choses, parce que le droit finit toujours par se placer là où est la force. Or, la force n'était plus dans la noblesse depuis qu'elle avait promis au tiers-état de porter les armes et n'avait plus voulu être la seule milice de l'état.


59
La force n'était plus dans le clergé, depuis que le monde était devenu protestant en devenant raisonneur. La force n'était plus dans le gouvernement précisément, parce que la noblesse et le clergé n'étaient plus en état de remplir leurs fonctions, c'est-à-dire d'appuyer le trône. La force n'était plus dans la routine et les préjugés; depuis qu'on avait démontré au peuple qu'il n'y avait ni routine ni préjugés. Il n'y avait dissolution dans le corps social, longtemps avant la révolution, que parce qu'il n'y avait plus de rapport entre les mots et les choses. La chute des préjugés avait mis à nu la source des pouvoirs, on avait découvert leur faiblesse; ils sont tombés en effet à la première attaque.

Il fallait donc refaire l'autorité sur un autre plan, il fallait qu'elle se passât du cortège des habitudes et des préjugés; il fallait qu'elle se passât de cet aveuglement qu'on appelle la foi. Elle n'avait hérité d'aucuns droits ; il fallait donc qu'elle fût en entier dans le fait, c'est-à-dire dans la force.


La guerre avait recommencé avec l'Angleterre, parce qu'il ne lui est plus possible de rester longtemps en paix. Le territoire de l'Angleterre est devenu trop petit pour sa population ; il lui faut pour vivre le monopole des quatre parties du monde ; la guerre procure seule ce monopole aux Anglais, parce qu'elle lui vaut le droit de détruire sur mer. C'est sa sauvegarde.

Il n'y avait dans l'empire que la nation et moi L'Angleterre était fatiguée par le séjour de mes troupes sur les côtes; elle voulait s'en débarrasser à tout prix et chercha, la bourse à la main, des alliés sur le continent, elle devait en trouver. Les anciennes dynasties étaient effrayées de me voir sur le trône. Quelques politesses que nous nous fissions, elles voyaient bien que je n'étais pas un des leurs; car je ne régnais qu'en vertu d'un système qui détruisait l'autel que le temps leur avait élevé. J'étais à moi seul une révolution. L'empire les menaçait comme la république; elles le redoutaient davantage, parce qu’il était plus robuste.


Il n'y a pas d'autres liens entre les peuples que ceux des intérêts qu'ils mettent en commun.


Il fallait créer mon siècle pour moi, comme je l'avais été pour lui.


85
Le principe vital de la résistance était en Angleterre; je n'avais aucun moyen de l'attaquer corps à corps, et j'étais sûr que la guerre se renouvellerait sur le continent, tant que le ministère anglais aurait de quoi en payer les frais. La chose pouvait durer longtemps, parce que les bénéfices de la guerre alimentaient la guerre.
C'était un cercle vicieux, dont le résultat était la ruine du continent. Il fallait donc trouver un moyen de détruire les bénéfices que la guerre maritime valait à l'Angleterre, afin de ruiner le crédit du ministère. On me proposa, dans ce but, le système continental. Il me parut bon, et je l'acceptai. Peu de gens ont compris ce système. On s'est obstiné à n'y voir d'autre but que celui de renchérir le café. Il devait avoir de toutes autres conséquences. Il devait ruiner le commerce anglais.

103
La cour de Vienne a une politique tenace, que les évènements ne dérangent jamais. J'ai été longtemps avant d'en deviner la cause. Je me suis aperçu enfin, mais trop tard, que cet état n'avait de si profondes racines que parce que la bonhomie du gouvernement l'a laissé dégénérer en oligarchie. L'état n'est plus mené que par une centaine de nobles. Ils possèdent le territoire et se sont emparés des finances, de la politique et de la guerre. Au moyen de quoi ils sont maîtres de tout et n'ont laissé à la cour que la signature. Or, les oligarchies ne changent jamais d'opinions, parce que leurs intérêts sont toujours les mêmes. Elles font mal tout ce qu'elles font, mais elles le font toujours parce qu'elles ne meurent jamais. Elles n'obtiennent jamais de succès, mais elles supportent admirablement les revers, parce qu’elles les supportent en société. L'Autriche a dû quatre fois son salut à cette forme de gouvernement;

116
Pour être entière, il ne faut pas qu'une autorité ait des époques marquées d'avance.


Les opinions avaient marché en Espagne dans un sens inverse du reste de l'Europe. Le peuple, qui s'était élevé partout à la hauteur de la révolution, y était resté fort au-dessous ; les lumières n'avaient pas percé jusqu'à la seconde couche de la nation; elles s'étaient arrêtées à la surface, c'est-à-dire sur les hautes classes. Celles-ci sentaient l'abaissement de leur patrie, et rougissaient d'obéir à un gouvernement qui perdait leur pays. On les appelait les libéraux.
En sorte que les révolutionnaires étaient en Espagne ceux qui avaient à perdre à la révolution; et ceux qui devaient y gagner ne voulaient pas en entendre parler. Le même contre-sens a eu lieu également à Naples.
II m'a fait faire beaucoup de fautes, parce que je n'en ai pas eu la clef d'entrée.


L'homme découragé reste indécis, parce qu'il ne voit devant lui que de mauvais partis, et ce qu'il y a de pire dans les affaires, c'est l'indécision.


Jamais entreprise plus téméraire en apparence, ne causa moins de peine à exécuter; c'est qu'elle était conforme aux maux de la nation, et que tout devient facile quand on sent l'opinion.


L’on peut s'arrêter quand on monte, jamais quand on descend."





MAIS, si Bonaparte eut de grandes idées, il n'a pas tout prévu, 
et le résultat pratique de ses grandes et bonnes idées fut de donner le pouvoir 
à la bourgeoisie, càd à l'argent:


Réponse de Nicolas (L'étang de Précigny par Elie Berthet):

"— Ainsi donc, s'écria enfin Mathurin, en levant les yeux au ciel d'un air de reproche, tout nous abandonne! Le pauvre, aujourd'hui, ne trouve nulle part ni protection ni appui... Est-ce donc pour cela qu'on a versé tant de sang et qu'un a fait des révolutions ?

— Personne ne s'inquiète de nous maintenant que nous avons des droits écrits sur le papier, dit Nicolas avec amertume ; autrefois, sous l'ancien régime, quand nous avions des maîtres et des seigneurs, nous étions plus heureux...  Oui, mes amis, continua-t-il en s'animant, si autrefois une population entière de pauvres paysans avait été menacée de destruction comme nous le sommes, des hommes puissants, dans leur propre intérêt, eussent pris en main notre cause, ils nous eussent fait rendre justice...  Mais au temps où nous vivons, chacun pour soi et Dieu pour les riches ... Si nous ne pouvons nous sauver nous-mêmes, on nous laissera périr.

Quelques gémissements répondirent aux regrets impuissants du vieillard. Mathurin seul crut devoir protester contre ses paroles.

— Vous êtes de l'ancien régime, père Nicolas, reprit-il; vous vous souvenez d'avoir été jardinier au château de Précigny, et vous êtes trop disposé à mal juger du temps où nous vivons...Pourquoi ne trouverions-nous plus d'honnêtes gens pour nous plaindre et nous protéger ?

— C'est que, mon pauvre Mathurin, les honnêtes gens, aujourd'hui, aiment le calme et le silence; ils ne se soucient pas d'affronter les inimitiés redoutables pour un intérêt qui n'est pas le leur..."



Le plus grand héritage de Napoléon, ce sont ses lois,
il le dit lui-même.

Mais, si Napoléon croyait dans ses lois, 
c'est qu'il croyait aux hommes.

Or, tant qu'il était là pour veiller à ce que ses lois, juste en elles-mêmes,
profitent à tous, 
son tort a été de ne pas voir que,
quand il ne serait plus là,
ses lois ne profiteraient plus qu'à certains ...



"Monsieur Laurent, le maître de cette usine devenue si fatale aux habitants de Précigny, n'était pas précisément, malgré la haine de ses voisins, un méchant ou un malhonnête homme.

C'était un de ces spéculateurs, assez communs à notre époque d'industrialisme, qui prennent volontiers le bien-être matériel de la société pour son intérêt suprême, et qui, de la meilleure foi du monde, croient rendre service à l'État en faisant leur fortune. Auprès de pareilles gens, le désir d'acquérir se substitue tout naturellement aux sentiments de générosité, de grandeur, de fraternité humaine; le génie des affaires éteint le cœur; une sèche et impitoyable raison étouffe les idées morales, que l'on s'habitue à regarder comme de vaines futilités."




Napoléon fut l'un des premiers à parler de l'Europe, et non seulement à en parler mais à en poser les fondements. Mais, alors que ce visionnaire avait rêvé une Europe des peuples, l'histoire a enfanté une Europe des intérêts, et pas des meilleurs ...









2017/06/05

L'amour ... un rituel





L’être est individuel.

L’être individuel cependant ne peut exister seul et n’existe de fait que parce qu’il n’est pas seul.

L’être doit coexister avec la multitude des autres êtres.

L’être individuel n’existe que parce qu’il fait partie d’un ensemble illimité d’autres êtres qui, comme lui, n’existent que parce qu’ils font partie du monde vivant, parce qu’ils reçoivent l’impulsion de la vie dont l’essence est identique pour toute créature vivante.

Cette impulsion est double. Une idée et une parole, une pensée et un souffle, une respiration faisant germer l’esprit, une expression de l’indicible. Le petit d’homme en naissant pousse un cri et c’est ce cri qui l’éveille à lui-même.

Il est de par le monde un concept social universel et passablement inconscient, c’est celui qui veut qu’un homme en société doit ‘paraître’, doit montrer qui il est, doit avoir une attitude, quelle qu’elle soit pourvu que son individu ‘présente’, comme disent les Antillais … ‘Show yourself’ !!

Seulement, le rôle de l’homme, celui de toute vie d’ailleurs, est tout autre. La vie, la vraie ne montre que ce qu’elle est. Son apparence est en tout point conforme à sa nature. L’apparence découle de sa nature. La vie ne joue pas. Chaque être vivant, hors l’homme, exprime qui il est car là est son rôle. Il ne s’agit pas de montrer, de se montrer mais d’exprimer, de franchir les  limitations de l’apparence afin d’atteindre ce qui ne saurait être que par cette apparence. L’expression transcende l’apparence.

Vouloir l’apparence avant tout, plutôt que rien, enfin, plutôt que l’apparence inhérente à sa nature, créer une apparence factice, artificielle, voulue pour elle-même est indigne de la vie, indigne de cette créature au sommet de l’art vivant, l’Homo Sapiens-Sapiens. Se réclamer d’une image de soi, montrer une autre apparence que la sienne propre, créer un reflet au lieu d’arborer l’authentique … Quelle dérision, quelle ignorance, quelle réduction !!!

Chaque existence, chaque matérialisation de la vie est incomparablement plus que sa seule apparence. En soi, chaque créature vivante exprime le mystère de la vie, chaque être recèle au-delà de sa forme une étincelle de l’infini, chaque vie est l’expression de l’ineffable.


La vie ne se regarde pas … elle vit ! La vie ne se compare pas, elle se complète. La vie est un rituel auquel toutes les formes de vie doivent participer. Celles qui s’en éloignent disparaissent. 

L’amour aussi, d’ailleurs, est un rituel, l'union suprême des contraires qui donne naissance à la vie.

5 juin 2017